Epidémiologie

EPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE

L’approche quantitative des maladies est une discipline ancienne. Le recueil de données de mortalité remonte à 1592, à Londres. Mais ce n’est que durant les années 1950, en particulier grâce à Daniel Schwartz en France, que l’épidémiologie a pris toute sa place, en particulier dans les études médicales.

L’épidémiologie descriptive a pour rôle d’identifier les problèmes de santé des populations et de les mesurer dans le temps et dans l’espace. Les variations de ces mesures en fonction des diverses caractéristiques des populations (âge, sexe, lieux de vie…) permettent d’énoncer des hypothèses sur les causes possibles. L’évolution dans le temps du nombre de nouveaux cas (incidence) ou du nombre de décès (mortalité) permet aussi de mesurer l’effet des interventions de santé publique.

 

On dispose pour cela de 3 mesures principales

  • la mortalité :   renseigne sur la gravité et s’exprime par le taux annuel de décès dus à une maladie donnée ; elle est connue au niveau national grâce aux certificats de décès analysés par l’Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (INSERM),
  • l’incidence : donne la fréquence et s’exprime par le taux annuel de nouveaux cas d’une maladie ; elle est estimée, en particulier, à partir des 28 registres de population,
  • la prévalence : est le nombre de cas d’une maladie, présents dans la population à un moment donné ; elle est calculée à partir de l’incidence et de la survie des malades. Elle mesure l’offre de soins à fournir   (prévention, diagnostic, traitement, suivi) pour contrôler cette maladie.

Tous ces indicateurs sont calculés globalement, mais aussi par genre et par classe d’âge et accessibles sur différents sites (INSERM, INVS, INCA pour les cancers…).

A qui servent ces données

  • A définir l’importance du problème de santé pour la population dans un pays donné : par exemple, savoir qu’en France les cancers sont la première cause de mortalité prématurée chez les hommes comme chez les femmes.
  • Connaître les localisations les plus fréquentes et les variations en fonction du genre et de l’âge,
  • Déterminer les variations géographiques et au cours du temps,
  • Mesurer l’impact des politiques de santé (prévention, dépistage, traitements …) sur la population.

 

A noter


Le nombre de cas et de décès par cancers dépendent de la structure d’âge de la population : plus celle-ci est âgée plus ces nombres sont élevés.

Pour comparer ces indicateurs dans deux populations qui n’ont pas la même structure d’âge (comme, par exemple, la France et le Sénégal) il faut « neutraliser » cet effet car le nombre de cas des personnes âgées sont rares au Sénégal puisqu’il y a peu de gens de plus de 65 ans, alors qu’il y en a beaucoup en France; on estime alors des taux dits « standardisés sur l’âge » (comme si les deux populations avaient la même structure d’âge).

On utilise pour cela des populations dites « standard » : population mondiale, ou Européenne ou Africaine, définies par l’OMS.

 

Ce qu’il faut comprendre 

Attention ces taux standardisés ne peuvent servir qu’à la comparaison entre des populations, ils peuvent être très éloignés des vrais taux et ne doivent donc pas être utilisés pour décider de la mise en place d’actions de santé dans une population donnée.


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